Axe & Alliés 15 (2009)
Édito – Chers lecteurs
Les commémorations du Débarquement ont pris cette année une ampleur particulière avec la venue en France du président américain Barack Obama. Mais comme l’ont rappelé à cette occasion les différents historiens appelés à commenter la retransmission de cette journée, la bataille de Normandie, et donc la libération de l’Europe, s’est moins jouée sur les plages que dans l’arrière-pays, au cours d’un affrontement de plus de deux mois.
Si le Débarquement est l’aspect le plus symbolique de ces combats, et surtout le plus mis en avant dans les films populaires par son caractère concentré et la force d’évocation d’une telle opération navale et aéroportée, la victoire alliée se décida en réalité dans de grandes opérations terrestres, comme celle visant à la conquête de Caen, objet du dossier de ce numéro.
Cette bataille peut être comparée à celle de Stalingrad. Certes les combats urbains livrés dans la capitale de Guillaume le Conquérant n’atteindront pas l’ampleur de ceux livrés dans la ville de Staline, mais le sens pris par ces deux batailles et leur impact sur la suite des opérations présentent des similitudes. Caen, carrefour routier et ferroviaire, semble pour les Alliés un objectif indispensable pour mettre en place leur plan de libération de la France. En fait, cette ville perdra progressivement tout son intérêt stratégique pour devenir simplement un pivot de fixation, dans une bataille d’attrition féroce où les allemands épuiseront leurs forces et perdront toute initiative alors que les Alliés parviendront à adapter leurs plans et à faire basculer l’effort vers leur flanc droit pour percer. Les sacrifices livrés dans et autour de Caen, que ce soit par les forces anglo-canadiennes ou par la population, retrouvent alors un nouveau sens.
Bonne lecture !
P.S. : Merci aux très nombreux lecteurs qui nous ont exprimé leur soutien suite à l’édito du dernier numéro. Les mesures d’économie indispensables ont bien été comprises, elles portent leurs fruits et nous repartons plein d’allant !
Juillet – août 2009.