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Le Tigre, un mythe sur chenilles

Panzerkampfwagen VI Tiger I Ausf.H1 puis E (Sd.Kfz.181)

Le Tigre n’appartient pas à l’ère glorieuse du Blitzkrieg mais à la phase défensive de la guerre pour le Reich. C’est pourtant le char allemand le plus connu de la guerre. Le projet (dit DW I et II) d’un char lourd de rupture de plus de 30 tonnes capable de remplacer le char moyen Panzer IV est lancé par la firme Henschel en 1937. Le Waffenamt commande le 26 mai 1941 un prototype VK4501 armé un canon de 88 mm long.

Après l’opération Barbarossa, la rencontre avec l’excellent char moyen T-34 et le char lourd KV-1 soviétiques renforce ce besoin opérationnel. L’idée de copier en large nombre le T-34 est refusée car rendue impossible par le fait que son moteur fait appel à de l’aluminium, métal dont le Reich est dépourvu. C’est lors d’une démonstration de prototypes au quartier-général de Rastenburg le 20 avril 1942 devant le Führer, qu’Henschel remporte le marché. C’est l’acte de naissance du Panzerkampfwagen VI Ausf H1 (Sd Kf z 181) Tiger I, produit de juillet 1942 et s’achève en août 1944. En mars 1943, il reçoit la qualification de Ausf.E après différentes modifications.

La principale qualité du Tigre tient à son blindage composé d’un acier à la fois résistant et souple qui ne casse pas en une multitude d’éclats dangereux pour l’équipage à l’impact d’un obus. Un char Tigre a encaissé en deux jours de combat sur le Front de l’Est en 1942, 227 impacts de fusils antichars, 14 de canons de 45 et 57 mm et 11 coups de 76,2 mm. Il est fragile aux attaques par le toit, en particulier sur le bloc moteur situé à l’arrière. Un obus de mortier de 82 mm soviétique à cet endroit suffit à paralyser un Tigre. La puissance de sa pièce de 88 mm lui permet de détruire n’importe quel char ennemi.

Ce char a été conçu pour faire face aux T-34 et KV-1 soviétiques. Ici pose de la tourelle dans une usine. Le char est ici équipé de ses chenilles de transport, plus étroites. (Wikipedia)

L’optique de bord est très supérieure à celle des Soviétiques et autorise une plus grande précision de tir. Il faut 15 secondes pour faire un tour rapide de 360° avec la tourelle. La coupole du chef de char est tout d’abord un tourelleau avec cinq étroites meurtrières et une trappe qui s’ouvre sur la droite en restant horizontale. Ce n’est pas un bon système, car la trappe est une cible pour les antichars soviétiques qui cherchent à ce que la gerbe atteigne le chef de char à l’intérieur de la tourelle. Il est remplacé en juillet 1943 par une coupole demi-sphérique avec 7 épiscopes et une trappe qui glisse horizontalement.

Une grande stabilité de route est assurée par les roues imbriquées à raison de 3 par axe et une chenille large. Toutefois, le tir se fait à l’arrêt sauf si l’on dispose d’un tireur exceptionnel comme Balthasar Woll capable de tirer en mouvement et à qui le second as des Tigre, le SS-Hauptsturmführer Michael Wittmann, doit son succès à Villers-Bocage. Au cours de cet engagement en Normandie, le 13 juin 1944, il détruit près de 25 blindés, tant des chars lourds que des semi-chenillés.

Le Tigre est très exigeant pour sa logistique et nécessite deux jours de maintenance pour un de combat. L’habitude est de remorquer les Tigre endommagés par le feu de l’ennemi grâce aux câbles d’acier embarqués. Puissant, le char n’est pas très confortable car n’a pas de système de chauffage en hiver pour les longues périodes de veille statique et ses parois intérieures sont gelées. La puissance du Tigre en fait un mythe dans les équipages alliés, particulièrement à l’Ouest. Le Schwere Heeres Panzerabteilung 502 détruit 2 000 blindés soviétiques.


Fiche technique