« Nous devons vaincre sur toute la ligne, car la grandeur et la puissance de la patrie allemande se manifestent dans la compétition sportive » (Carl Diem, inventeur du relais de la flamme olympique et secrétaire général du comité d’organisation pour l’Allemagne en 1932).
Complément idéal de notre article « Le sport en Allemagne, nouvelle religion du XXe siècle » (Axe & Alliés n° 5 octobre – novembre 2007), 1936, les JO à Berlin montre combien ces Jeux furent un élément essentiel dans la construction de l’image de marque du nouveau régime national-socialiste souhaitant s’imposer sur la scène internationale en dépit de sa mise à l’index par les démocraties occidentales.
Jean-Marie Brohm revient sur ces JO, l’un des plus grands événements du XXe siècle qui continue de hanter la mémoire collective. Il analyse la pénétration de la politique nazie dans l’olympisme, la volonté d’Hitler de faire de ces jeux une vitrine du national-socialisme, régime devenu respectable. Plus qu’une simple description du déroulement des Jeux, l’auteur revient sur la « Genèse de la forfaiture », la vocation olympique de l’Allemagne qui devait déjà organiser les JO en 1916, mais aussi le militarisme et l’idéologie nazie qui imprègnent le sport en Allemagne. Toutefois, l’aspect le plus novateur de cet ouvrage, est la mise en cause du Comité International Olympique. S’appuyant sur des documents souvent mal connus, Jean-Marie Brohm dresse un dossier accablant sur l’attitude des membres du CIO. Il est vrai qu’au début, personne ne devine les véritables buts militaires allemands et le CIO surveille avec attention la politique antisémite du régime hitlérien. Mais complaisants à l’égard du régime nazi ou impressionnés et bluffés par la propagande hitlérienne particulièrement efficace, le CIO félicitera le Reich lors de la grande kermesse d’ouverture.
Jean-Marie Brohm, André Versaille, 248 pages, Troisième édition revue et augmentée 19,90 €